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Co-Opportunités

Co-Opportunités

by Jasmin Bollman

Avec le taux de chômage estimé à être 7.6 pourcent au Canada et le taux de jeunes sans emploi qui a presque doublé en atteignant à peu près 14 pourcent, il devient évident que le plus gros contributeur de la crise économique globale au Canada n’est pas nécessairement la perte d’emploi, mais un manque de postes à niveau débutant. Les statistiques suggèrent qu’atteindre un niveau éducation plus élevé est essentiel pour améliorer son niveau de vie. Les diplômes universitaires ne sont souvent pas utiles pour prédire les possibilités de carrières, particulièrement en ce qui regarde des types d’emplois dont un diplômé peut être le plus qualifié à entreprendre.

Dans plusieurs cas, les individus ne vont pas directement utiliser leurs diplômes d’études dans leurs futures professions. Il existe plusieurs raisons différentes pour cela, notamment le fait que les individus peuvent changer d’avis ou leurs circonstances peuvent changer, ou encore, ils peuvent choisir un programme d’étude qui n’a pas de profession correspondante. Par contre, en grande partie, la raison est la même que celle de la cause du taux élevé de jeunes sans emploi: la plupart des diplômes d’études n’offrent pas la possibilité de gagner de l’expérience professionnelle dans un domaine de travail particulier.

Il y a une expression qu’on dit à propos de l’emploi: on ne vous embauchera pas sans expérience de travail, mais vous ne pouvez pas acquérir de l’expérience de travail sans qu’on vous embauche. Sous notre système actuel, cela est la situation dans laquelle de nombreux étudiants sont pris.
Alors, comment peut-on y remédier? Comment les étudiants peuvent-ils être libres de poursuivre leur programme d’études souhaité tout en gagnant une longueur d’avance sur le marché du travail? Eh bien, nous n’avons pas besoin de chercher bien loin pour voir comment c’est fait. L’université canadienne de Waterloo offre le plus grand programme d’éducation coopérative au pays. Le régime Coop de Waterloo offre une combinaison de semestres d’études et de travail et chaque étudiant a accès à un administrateur qui les aide à trouver des stages durant les semestres de travail. Ceci a l’avantage supplémentaire d’offrir aux étudiants un emploi rémunéré au cours de l’année scolaire, ce qui signifie, dans plusieurs cas, que les étudiants du programme Coop peuvent obtenir leur diplôme avec un niveau d’endettement moins élevé que leurs camarades d’études qui ne sont pas dans le programme Coop.

Par contre, ce n’est pas seulement Waterloo qui utilise un régime Coop. Le campus Scarborough de l’Université de Toronto a également un régime en place. Et, récemment, le Singapour a annoncé qu’il va adopter des programmes Coop dans chacune de ses universités publiques afin de répondre aux inquiétudes exprimées par les employeurs, ceci étant que les étudiants diplômés n’ont pas assez d’expérience professionnelle afin de faire leur travail correctement. Cela ralentissait l’économie parce que les entreprises ont dû investir dans des programmes de formation couteux pour les nouveaux employés— ce qui rendait les employeurs moins susceptibles d’embaucher de nouveaux diplômés.

La plus grande inquiétude en ce qui concerne la mise en œuvre de ce genre de plan à grand échelle, comme le Singapour a fait, est que ce n’est pas tous les programmes d’études qui ont une liste correspondante à des emplois potentiels. Par contre, les programmes Coop sont volontaires et ça vaut la peine de noter que chaque étudiant a quelques idées à propos des emplois qui peuvent lui intéresser — ce qui mène à un autre avantage des programmes Coop : au lieu de terminer l’école et tout de suite se lancer dans une carrière et se rendre compte que ce n’est pas la carrière pour vous, les étudiants ont quatre ans pour essayer différentes options de carrière.

Disons que vous étudiez les sciences politiques à l’université et que vous avez un désir de travailler dans le journalisme. Vous obtenez un emploi Coop chez un journal reconnu et soudainement, vous trouvez que ce n’est pas tellement comme dans Les Hommes du Présidents, comme vous l’aviez d’abord pensé. Si vous aviez déjà été diplômé, vous auriez pu avoir de gros ennuis. À la place, avec un programme Coop vous avez la chance de retourner à l’école pour un autre semestre d’études et pensez à tous les différents stages qui pourraient concorder avec votre majeur. Vous pourriez travailler dans un institut de sondage, un cabinet en conseil politique ou trouvez un emploi avec le gouvernement. Vous pouvez tous les essayer et, après que vous aurez terminé l’université, vous aurez une meilleure compréhension à propos de la carrière que vous voulez poursuivre, tout en ayant un CV impressionnant qui vous aidera à trouver l’emploi que vous voulez.

Les étudiants ont besoin d’emplois. Si une génération est gravement touchée par le chômage, ça nuit à tout le monde, cause un manque de dignité, baisse la qualité de vie, met de la pression sur les services publics et les employeurs ne pourront pas trouver des étudiants avec les compétences nécessaires pour occuper les postes de travail. À la place, l’Ontario peut réagir au problème des jeunes sans emploi avec un plan qui aidera non seulement les jeunes, mais va également assurer que la province termine la récession dans une meilleure position que quand la récession a commencé. La voie à suivre est d’adopter un programme Coop afin d’assurer que les étudiants ont la possibilité d’acquérir de l’expérience de travail pour accompagner leur programme d’études lorsqu’ils sont à l’université.

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