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Thérapie par l’impro

Thérapie par l’impro

by Anthony Teles

La maladie mentale touche les gens de différentes façons, et chacun d’entre nous avons notre propre histoire à partager. Ma dépression et mon angoisse ont atteint leur somment en 2011. L’une des choses qui ont eu un impact favorable sur ma santé mentale fut mon temps passé à  Second City. Le vieux théâtre d’impro m’a pris comme stagiaire dans les coulisses et j’ai saisi cette chance pour suivre beaucoup de cours d’impro. Le monde de l’impro m’a aidé non seulement à soulager ma souffrance, mais aussi a servi comme une sorte de thérapie, qui, avec d’autres formes de soutien, a contribué à ma guérison.

Les écoles de Second City de Toronto, Ontario  et de Chicago, Illinois offrent des cours d’impro qui visent particulièrement l’angoisse. Ils comprennent des classes pour les 12 à 14 ans, et pour les 15 à 18 ans. Ces cours emploient des thérapeutes certifiés et les idées de thérapies cognitivo-comportementales, ou TCC.  Celles-ci ont joué un grand rôle dans mon cheminement, pas seulement dans les classes d’impro, mais aussi avec mon thérapeute de TCC. Cette forme de thérapie analyse comment différentes situations déclenchent des émotions et comportements particuliers. Les TCC vous forcent à faire face aux pensées qui reviennent régulièrement et qui amènent ces sentiments de dépressions et à des actions préjudiciables.

L’impro, elle-même, peut agir comme une forme de thérapie grâce aux similitudes entre les deux. Un patient doit pouvoir faire confiance à son thérapeute et avoir des séances pendant lesquelles il y a des discussions soutenues qui demandent de l’attention, sans que chacun ne sache ou elles les mènent. De la même façon, les participants d’impro doivent se faire confiance sans jamais savoir où les jeux d’impro et les dialogues les amèneront. L’un des principes de l’impro est « oui, et ». Dans cet exercice, l’un des acteurs dit quelque chose que l’autre participant, à son tour, doit continuer en y ajoutant autre chose. Cela est répété d’un côté et de l’autre pour développer un dialogue. Les thérapeutes encouragent leurs patients de cette  même façon positive, puisque leur profession demande qu’ils ne portent pas de jugement sur leurs clients. Le cabinet du thérapeute, comme la classe d’impro, est un endroit pour parler librement et partager des idées sans jugement.

Les classes d’impro aident à supprimer les blocages et l’autocensure qui sont les points centraux de l’anxiété sociale.  Quand un jeu d’impro se passe bien, ça vous encourage à essayer encore et ce, avec des niveaux d’angoisse diminués. Et même si un jeu ne se passe pas très bien, vous apprenez que ce n’est pas la fin du monde. La nature de l’impro demande que vous fermiez les parties de votre cerveau qui vous font penser avant de parler, et questionner vos compétences. En jumelant ceci avec les aspects du travail d’équipe de la salle de classe, vous apprenez à interagir avec les autres sans jugement.

J’ai pris des cours d’impro et d’écriture pendant mon stage à Second City. En regardant les artistes professionnels installer la scène, j’ai pu voir leur talent dans les coulisses. Je n’oublierai jamais le calme qu’ils démontraient loin de leurs audiences – leur confiance tranquille  était sûrement un des éléments principaux de leur succès. Dans les classes auxquelles j’ai participées, je me suis fait des amis que j’ai encore aujourd’hui. Les groupes d’écriture et d’impro m’ont encouragé à partager des choses je n’aurais jamais partagées, à parler à des gens à qui je n’aurais jamais parlé et me mettre dans des situations inconfortables  que je n’aurais jamais osé faire autrement. C’était thérapeutique, révélateur, et une importante étape dans la bonne direction. Maintenant, en y repensant, et dans un bien meilleur état d’esprit, je ne peux pas minimiser l’importance de ces cours. J’en ai beaucoup profité. Oui, et vous le pouvez aussi.

Sources :

“Improv for Anxiety.” The Second City. https://www.secondcity.com/class-series/improv-anxiety-ages-12-18/

Toohill, Kathleen. “So Funny, It Doesn’t Hurt.” The Atlantic. https://www.theatlantic.com/health/archive/2015/09/comedy-improv-anxiety/403933/

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