L’intimidateur, la victime et le spectateur
Une certaine notion de ce qui est normal pour une jeune personne d’aujourd’hui est dangereuse et en partie définie par les images médiatiques, Hollywood et la télé-réalité. Le reste est reconstitué par ceux qui ont une voix et qui sont sur une scène. Que cette scène soit celle de la reine ou le roi du bal, d’un icône de la mode ou d’une diva culturelle, peu importe, puisque le message est clair : ce qui est supposé être normal est ceci et si vous n’entrez pas dans le moule, vous ne l’êtes pas.
La réalité est que vous faites partie du groupe ou pas. Tant que vous êtes intégré dans un groupe, la vie devrait se dérouler au rythme des autres personnes. C’est la principale différence. Dans les cercles d’amitié, on n’a pas à s’imiter les uns les autres, en fait, le seul facteur commun que les gens puissent y avoir est de s’accepter. Mais que se passe-t-il quand il n’y a pas de groupe qui vous accepte? Que fait une jeune personne quand personne ne l’invite à se joindre et que l’isolation s’étend? Souffrir en silence? Creuser profondément pour de la résilience et du respect de soi? Peut-être, mais le nombre de suicides dans ce pays a atteint un sommet record. De plus en plus d’adolescents choisissent de mettre fin à leur vie plutôt que de lutter pour elle.
Pourquoi?
La réponse la plus simple est que l’intimidation a aussi augmenté, mais il s’agit d’une conclusion insatisfaisante. Les intimidateurs ont toujours existé. Les farces cruelles et les mots blessants aussi. Alors pourquoi cette augmentation de pourcentage? La réponse se résume en une chose, qui n’est ni petite ni facile à fixer – internet. La cyber-intimidation est une forme émergente de cruauté et elle fait des ravages sur beaucoup de vies d’adolescents. Il n’y a pas ou de peu de prise de conscience par rapport à cela de la part des parents et des professeurs. Pensez à la rapidité avec laquelle voyageaient les potins avant Facebook, les textes et Twitter. On vit peut-être à l’ère de la technologie, mais quand on en vient à la décence humaine, il semble que l’on vive encore au Moyen Âge. La gentillesse, l’acceptation et de la grâce envers nos erreurs, cela ne semble pas exister.
Barbara Coloroso, une conférencière internationale, auteure et experte sur le sujet de l’intimidation, affirme que l’intimidation concerne le mépris, il s’agit de rabaisser quelqu’un pour se remonter soi-même. Elle affirme également que l’intimidation est un comportement qu’on apprend, et que c’est à la maison que les enfants apprennent d’abord à régler leur boussole morale. Ceux qui sont victimes d’intimidation restent généralement très discrets à ce sujet. Ils ne veulent pas que leurs parents les perçoivent comme faibles ou ayant peur des représailles. Ils endurent donc cela tranquillement tout en se perdant. Les spectateurs, quant à eux, sont ceux qui assistent à l’intimidation et ne font rien pour l’empêcher. Ils peuvent même y contribuer en riant ou en raillant. Les spectateurs ont généralement peur des intimidateurs et ont souvent une faible estime de soi. Ils ont peur de devenir une cible eux-mêmes ou de suivre l’intimidateur par manque d’autres options. Même si un spectateur n’intimidera jamais par lui-même, le fait de ne pas agir les fait prendre le parti de l’agresseur, et permet donc ce dernier, dans un sens, de continuer à intimider.
Il est trop tard pour s’en faire après le fait. Le suicide n’est plus le moment de désapprouver une mauvaise situation ou de souhaiter que quelque chose ait pu être fait pour le prévenir. Des mots tendres pour ceux qui nous entourent, un sourire, de l’inclusion et une volonté de voir le cœur et l’âme d’une personne, c’est cela qui fait une différence. Le plus grand désir dans notre cœur est d’être reconnu.
Nous avons tous besoin d’avoir une histoire. Que voulez-vous faire dans l’avenir? Quels sont vos buts? En quoi voulez-vous vous améliorer et en quoi pouvez-vous faire en sorte que ça se réalise? Quand nous avons une histoire, on doit se concentrer dans l’horizon de celle-ci et ce qui nous attend, cela rend la réalité quotidienne beaucoup plus facile à endurer.
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