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Les vieilles forêts 101

Les vieilles forêts 101

par Nature Conservancy Canada
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Pourquoi les vieilles forêts sont-elles importantes?

Lorsque l’on pense à une forêt en santé, il n’est pas fréquent de penser à des arbres morts, mourants ou malades, mais tout gestionnaire de forêt vous dira qu’ils sont une part essentielle d’un écosystème en santé et une caractéristique clé des vieux peuplements.

Le Dr Bill Freedman, un professeur de biologie à l’Université de Dalhousie, à Halifax en Nouvelle-Écosse, et président du conseil d’administration national la Chaire de Conservation de la Nature Canada (CNC), explique que « les forêts anciennes contiennent quelques vieux et gros arbres, mais toutes les classes d’âge y sont aussi présentes.» Les forêts anciennes existent parce qu’elles n’ont pas été soumises à d’importantes perturbations, comme des feux ou des coupes à blanc depuis au moins un siècle. Dans l’ensemble, il n’est pas facile de cerner le moment exact où une forêt devient « ancienne », « parce que dépendamment du climat, de la géographie ou du sol, la composition et la durée de vie d’une forêt peut changer drastiquement. »

Alors, qu’est-ce qui rend les forêts anciennes aussi uniques, et pourquoi sont-elles si importantes? La première réponse est que les forêts anciennes contiennent des arbres de toutes les phases de leur cycle de vie, des plantes aux arbres matures, des arbres morts encore debout aux arbres pourris sur le sol de la forêt. Ceci permet à plusieurs espèces de plantes de pousser, tout comme aux champignons, invertébrés, salamandres ou serpents d’y vivre, et font des forêts anciennes d’excellents endroits pour la biodiversité et un refuge pour une forte concentration d’espèces en péril.

« Protéger les forêts anciennes revient à protéger les aînés, les laisser mourir d’une mort naturelle, même s’ils sont malades », remarque Mark Stabb, le gestionnaire de Programme du CNC du centre de l’Ontario. Les arbres morts changent la composition et la structure de la forêt de façon significative, mais il y a toujours des plants qui attendent de les remplacer dans l’ombre. « Ceci nous aide à comprendre comment il vont répondre à la maladie ou à des perturbations naturelles telles que le feu, les tornades ou les tremblements de terre », dit Stabb.

« Il ne reste presque plus de forêts anciennes en comparaison d’il y a une centaine d’années », ajoute-t-il. Mais la forêt bicentenaire Happy Valley (HVF), en Ontario, est un bon exemple d’une forêt qui vieillit. À seulement 35km de Toronto, cette forêt de 2851 acres (1154 hectares) est un remarquable exemple d’érables à sucre matures et de caractéristiques des forêts d’hêtres de la Moraine d’Oak Ridges. La forêt Happy Valley (HVF) est aussi un habitat essentiel pour plus de 110 espèces d’oiseaux nicheurs, incluant le moucherolle vert, qui a une importance nationale, la paruline azurée et certains amphibiens comme la salamandre Jefferson.

Le Dr Henry Barnett, dont les terrains au CNC ont contribué à aider à protéger la HVF et qui a énormément aidé à convaincre ses voisins à mettre leurs terres sous protection, remarque qu’ « avec plus de 210 acres (85 hectares) protégés jusqu’à présent, nous espérons que la forêt Happy Valley aura la chance de devenir une vraie forêt ancienne dans les années à venir. »

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