C’était trois mois après avoir commencé l’université lorsque c’est arrivé. À une heure tardive dans la nuit, en me regardant dans le miroir de la salle de bain, mon corps m’avait poussé à éclater en sanglots. Cela peut sembler comme un mélodrame, mais la dépression vous fait ça. Après tout, cette condition est intrinsèquement absurde – mes résultats scolaires étaient très bons, ma famille était merveilleuse, comme toujours, et j’avais un bel avenir devant moi. Ne pas être capable d’identifier la raison pour ma tristesse n’avait fait que l’amplifier.

Je me suis éloigné de ma famille. Mon anxiété sociale avait fait en sorte que c’était impossible de faire des amis. Je suis devenu stagnant, je n’avais aucune envie de chercher de l’aide. Ce n’était qu’après l’université, lorsque ma souffrance émotionnelle avait atteint un seuil critique, que j’ai cherché l’aide d’un médecin. Mais, même alors, j’ai passé d’un médicament à un autre, d’un emploi à l’autre, tout en passant nuit après nuit d’insomnie. Avec moins de possibilités devant moi et une dépendance croissante à l’alcool, j’ai atteint mon plus bas. Certaines personnes commencent à s’améliorer avant ce point. Mais, encore là, d’autres ne s’améliorent jamais.

Je me souviens d’être assis dans le tout petit bureau du médecin alors qu’il effectuait un examen approfondi de mes antécédents personnels et familiaux. C’était comme un tourbillon. Il a clairement dit que je souffrais d’une maladie, une maladie qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain, que c’était quelque chose à laquelle je devais faire attention pour le reste de ma vie.

La dépression est une condition mentale. Pour être encore plus direct, c’est une maladie tout comme les autres. Par contre, c’est une maladie physique pas comme les autres, car s’en est une qui demeure dans la dissonance cognitive. Il est difficile pour nous de voir le cerveau et le corps comme étant une unité cohésive. La division entre le physique et le mental rend la dépression difficile à voir pour ce qu’elle est: une maladie. Elle peut être traitée. Elle peut être guérie.

Afin d’obtenir l’aide que j’avais besoin, j’ai dû prendre de nombreuses mesures, des mesures que je continue à prendre aujourd’hui. Elles sont un mélange de thérapie, de médicaments, de socialisation, de bien manger, d’exercice, et encore plus. Un pot-pourri de comportements positifs qui est un mélange bien plus efficace que tout mélange de drogues et d’alcool. Ce qui a été important de me rappeler est qu’elles travaillent toutes en tandem – aucune de ces aides m’aiderait si employée toute seule.

Chaque personne qui souffre de la dépression a une histoire différente à raconter. Votre propre bataille avec la maladie mentale peut être meilleure ou pire que la mienne. Quoi qu’il en soit, il est important de partager votre histoire. Ce n’est pas tout le monde qui va comprendre, non plus doivent-ils comprendre. Cependant, il est essentiel pour les gens de savoir qu’ils ne sont pas seuls, et que les choses peuvent s’améliorer.

Si je n’avais qu’un conseil à vous donner, ça serait le suivant: il y a plusieurs mesures que vous pouvez prendre pour combattre la dépression, mais la chose la plus importante est de commencer à prendre des mesures. Même si vous n’avez aucune espèce d’idée de ce que vous faites, il suffit de prendre un rendez-vous avec un médecin, d’appeler un ami, de commencer à faire de l’exercice. La stagnation est un terrain fertile pour la dépression. Toute action positive est un pas dans la bonne direction.