Je veux être un robot !
La classe de maternelle de Madame Inglis à l’école primaire de Parliament Oak a dû répondre à une question bien particulière cette semaine. Voici la question : que voulez-vous faire quand vous serez grands ?
On étudie les aspirations professionnelles des enfants depuis des décennies et la question a été abordée sous bien des angles, de la transition psychologique entre le fantasme et la réalité à l’influence du genre sexuel sur les rôles traditionnels que les enfants choisissent d’endosser.
Dans une étude de Ginzberg datant de 1952, l’auteur remarque que les enfants passent à travers trois stades lorsqu’il s’agit de choisir une profession : « les choix fantasques (avant l’âge de 11 ans), les choix provisoires (entre 11 ans et 17 ans) et les choix réalistes (de 17 ans à l’âge adulte) ».
Jack, un élève de maternelle à Parliament Oak, veut être un robot. Madda, elle, veut être une star du rock et James veut être espion.
Les choix de ces enfants sont fantaisistes. Mais, tandis que les travailleurs au Canada se tournent de plus en plus vers l’industrie du service et les technologies, même être facteur sera peut-être bientôt considéré comme un choix de carrière fantasque.
Toutefois, certains choix de carrière passeront l’épreuve du temps. Par exemple, Ciaran, un autre élève de maternelle, veut être zoologue et Alexandre docteur. Les carrières dans les sciences vont certainement continuer à être très recherchées, malgré la rapide évolution technologique.
Sous l’influence du genre, comme l’ont noté les scientifiques Levy, Sadovsky, Troseth et Stroeher, les jeunes garçons et les jeunes filles, surtout entre quatre et sept ans, ont plus de chance de choisir une profession qui est traditionnellement masculine ou traditionnellement féminine.
Cette tendance est apparue fréquemment dans la classe de Mme Inglis : Oskar voulait être un joueur de soccer, Brian un policier, Sophie une coiffeuse et Katherine une mariée. Toutefois, les psychologues Garrett et Tremaine soutiennent que « lorsque les enfants vieillissent, ils ont tendance à choisir plus aisément des carrières non stéréotypées ».
L’un des aspects intéressants de cette étude accomplie dans les années 1970 tient au fait que, par rapport à leur future carrière, les garçons feraient deux fois plus de choix fantasques que les filles. Garrett et Tremaine notent que « les filles comprennent rapidement que peu de professions adultes leur seront ouvertes ».
Aujourd’hui, nous sommes témoins des conséquences du renversement des taux d’inscription à l’université entre les hommes et les femmes. Selon l’organisation Population Reference Bureau, ce renversement a officiellement eu lieu en 1993 et, aujourd’hui, les hommes ne représentent que 43% des effectifs universitaires, contre 57% pour les femmes. Ce changement a amélioré la probabilité de voir des femmes réussir dans le monde du travail et a également amélioré leurs perspectives d’emploi.
La classe de Madame Inglis ne reflète pas ce changement, puisque les garçons et les filles ont effectué, en moyenne, un nombre de choix très similaire. Ces étudiants sont sur le point de graduer cette semaine et ce sera passionnant de voir ce qu’ils vont devenir et qui parmi eux réussira, demain, dans le monde du travail. Moi, je parie sur le futur robot, mais ça, seul le temps nous le dira.
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