L’évolution du handicap
Le langage humain existe depuis des milliers d’années et a beaucoup évolué durant tout ce temps. Au fur et à mesure que, comme société, nous apprenons et grandissons, les mots que nous utilisons, changent. L’un des grands changements du langage qui a récemment apparu se situe au niveau des incapacités physiques et mentales.
Mon oncle est né avec la myopathie de Duchenne. Durant toute l’histoire de l’humanité, il n’aurait pas eu les possibilités qu’il a aujourd’hui. Avec de longs soins et la technologie moderne, il a vécu plus de décennies que les médecins avaient anticipées, il utilise un ordinateur et voyage assez facilement avec une chaise roulante électrique. Nous sommes arrivés à un point ou la notion de « handicapé » doit manifestement évolué.
Le mot « handicapé » est un terme courant depuis au moins les années 1960. Au début, ce n’était pas utilisé de façon négative, mais pour une description objective de conditions physiques et mentales. Il a remplacé des mots comme « infirme » ou « invalide », qui étaient aussi utilisés pour une description neutre, mais qui sont jugés comme offensants aujourd’hui. Ce n’est pas une remontrance pour nos ancêtres, mais plutôt le constat de notre évolution. Le mot « handicapé » est souvent utilisé de façon désobligeante, que ce soit pour porter atteinte à la réputation d’une personne ou pour sortir d’une conversation. Cela aboutit à une connotation négative à chaque fois qu’il est utilisé.
De plus en plus de gens ne veulent plus être étiquetés avec un mot si déplaisant, surtout lorsque la technologie et les possibilités continuent de défier l’idée que leurs compétences sont « primitives » ou « inversées ».La bio éthicienne Rosemary Garland Thomas utilise, à la place l’expression « variation humaine » – quelque chose qui fait partie de la condition humaine et qui peut être adaptée, pas un problème à éliminer. Au fur et à mesure que notre culture évolue, nous pouvons nous concentrer sur le potentiel des personnes, plutôt que les étiqueter par les choses qu’ils ne peuvent pas faire.
La loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario (LAPHO) a été établie pour rendre la province libre de barrières pour 2025. Des groupes et organismes se sont mobilisés en ce sens. Pendant mes jeunes années, j’ai vu mon oncle développer des sites internet, voyager dans des endroits que ses médecins lui avaient déconseillés à cause des conditions météo, briller aux jeux, tels que les échecs et le Scrabble sans toucher les plateaux de jeu. Les gens peuvent s’entre aider pour arriver à notre potentiel lorsque nous nous concentrons tous sur nos points forts.
Cela prendra du temps, de la même façon que les évolutions et les changements de la pensée et du langage humain continuent de se modifier depuis des millénaires. Après tout, LAPHO a bien le mot handicap dans son nom et il sera encore utilisé pendant un bon moment. Cependant, les connotations du mot continuent d’évoluer. Ce mot sera sûrement remplacé par de meilleures descriptions, et avec le temps, ces mots changeront aussi. Ce qui importe plus que les mots que nous utilisons, c’est leur force. Au fur et à mesure que notre vision des autres change, les gens de toutes conditions physiques et mentales continueront de se concentrer sur leur potentiel pour le meilleur de l’humanité.
Sources:
Atkinson, Rebecca. “Viewpoint: Is it time to stop using the word ‘disability’?” BBC News. http://www.bbc.com/news/blogs-ouch-34385738
Ontario. “The Path to 2025: Ontario’s Accessibility Action Plan.” https://www.ontario.ca/page/path-2025-ontarios-accessibility-action-plan
Oxford University Press. “The language of mental and physical disability.” https://en.oxforddictionaries.com/writing-help/the-language-of-mental-or-physical-disability
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