De Elora Pharai

Je ne sais pas pour vous, mais je n’avais jamais, au grand jamais, imaginé qu’une pandémie pourrait survenir à notre époque. Chaque fois que j’en apprenais sur les pandémies dans les cours d’histoire, je pensais simplement qu’elles étaient des évènements du passé, loin de nous. Alors, évidemment, lorsque notre gouvernement a exigé deux semaines supplémentaires à la semaine de relâche l’année dernière, j’ai cru que ce serait juste deux semaines et que notre vie reprendrait son cours normal. Nous pourrions aller rendre visite à nos proches, sortir avec nos amis et retourner à l’école. Malheureusement, ce n’a pas été le cas.

Maintenant, après un an d’isolement volontaire dans la pandémie, j’ai commencé à remarquer que cela m’avait changé de façon surprenante. Je pense que je commence juste à le constater parce que je n’avais jamais imaginé que la pandémie deviendrait une si grande part de ma vie. J’ai toujours pensé que cela prendrait juste quelques mois de vie à la maison, mais ce n’est pas ça, du tout. Cette pandémie dure depuis un an. Un an à grandir, à apprendre et à évoluer. Elle a modifié mes rapports aux autres, la façon dont je vois le monde et même la manière dont j’en suis venue à me percevoir. Lorsque quelque chose arrive dans votre vie, celle-ci se scinde en deux : celle « d’avant » et celle « d’après ». Parfois, nous croyons que notre vie n’a pas beaucoup changé ; chaque jour ressemble au précédent, mais quand nous regardons en arrière, tout est complètement différent. Nous ne sommes même pas encore à la partie « d’après » de cette pandémie, mais même dans la partie « pendant », tout est différent. Ci-dessous, j’ai noté les principaux domaines de ma vie que la pandémie a transformés.

Mes relations : une chose que la pandémie a beaucoup changée pour moi est ma relation avec ma famille, surtout avec mes frères. J’en ai trois, deux plus vieux et un plus jeune, et avant la pandémie, nous ne pouvions même pas nous trouver ensemble dans la même pièce. Mais, lorsque vous êtes forcés de passer beaucoup de temps ensemble, vous finissez par les apprécier. J’en arrive même à vouloir passer du temps avec eux et nous ne nous disputons plus autant. Maintenant, je ris franchement et nous passons de bons moments ensemble. La pandémie a aussi affecté mes rapports avec mes amis, à la fois de façon positive et de façon négative. Comme nous ne nous voyons plus en fonction de l’école, certains d’entre nous ne se sont plus parlé depuis des mois alors que d’autres parlent tous les jours et font des efforts pour garder le contact. Je pense que c’est pendant ces temps difficiles que nous commençons à voir qui sont nos vrais amis.

Ma propre identité : L’isolement volontaire vous permet assurément d’avoir beaucoup de temps pour penser à vous-même. La pandémie n’a pas forcément modifié la façon dont je ne me perçois comme personne, mais plutôt comme étudiante. Avant la pandémie, je suivais le programme STEAM (Science, Technologie, Génie, Arts et Mathématiques). Je n’ai jamais été très bonne en maths contrairement à mes pairs et j’ai toujours voulu suivre une carrière d’anglais. Je me suis inscrite au programme STEAM uniquement parce que mon enseignant à l’élémentaire m’y avait recommandé et je ne voulais pas abandonner, car je croyais que si je le faisais, cela donnerait de moi une mauvaise image. La plupart du temps, je me sentais vraiment incertaine et je me comparais souvent à mes amis.

Je comptais beaucoup sur eux et avais tout le temps besoin de réassurance. Cependant, grâce à l’école en ligne et le fait que je n’ai plus beaucoup de cours avec eux, je suis devenue manifestement plus indépendante et suis plus confiante en mes capacités et mes devoirs de classe. Malgré tout, j’ai toujours mes moments difficiles où je deviens très angoissée pour de petites choses comme les dates limites parce qu’à l’école en ligne, n’importe quoi peut arriver très facilement – que ce soit un lien Zoom défectueux ou un courriel important qui finit dans la poubelle par accident. J’ai également remarqué que la pandémie et la participation à l’école en ligne m’ont rendue bien plus distraite et je remets mes devoirs à plus tard plus fréquemment qu’avant.

En définitive, la pandémie a amené beaucoup de changements et de développements dans ma vie ; certains sont positifs, d’autres négatifs. J’ai depuis réalisé que, peu importe ce qui arrive, la vie n’est jamais complètement bonne ou totalement mauvaise. À la fin, elle revient toujours à un juste milieu.